Stages au Musée Bolo
Noémie Nydegger
Etudiante Master en conservation-restauration
Travail de mémoire
Étude de dégradations particulières sur deux écrans cathodiques, un digital VT220 et digital VR201 conservés au Musée Bolo
En tant que future conservatrice-restauratrice du patrimoine culturel technique, scientifique et industriel, il m’a fallut effectuer un travail de diplôme Bachelor (Bachelor of Arts, HES-SO en conservation) axé soit sur un sujet de type conservation préventive, soit un sujet de recherche. C’est dans cette dernière catégorie que se situe mon travail de mémoire qui s’est déroulé durant l’été 2019. J’avais, déjà en 2018, été informée de l’existence d’un musée d’informatique et du jeu vidéo que je me suis alors empressée de contacter, dans l’espoir de trouver un sujet de mémoire sur un patrimoine important et encore largement mésestimé.
Lors de quelques échanges avec le comité de l’association Les Amis du Musée Bolo, j’ai pu aller visiter le musée et les réserves principales. C’est ainsi qu’ils m’ont fait part d’un phénomène de dégradation qui altérait certains écrans à tubes cathodiques dans leurs collections mais également dans d’autres musées et collections privées. Les raisons de la dégradation étaient floues et il ne semblait y avoir que peu de certitudes sur le sujet. C’est ainsi que je me suis lancé le défi de déterminer les causes de cette dégradation particulière lors de mon travail de Bachelor.
Pourquoi le patrimoine du jeu vidéo et de l’informatique?
Tout d’abord, les objets issus de cette industrie présentent des matériaux spéciaux (divers plastiques, alliages métalliques, archives papier, piles et batteries, etc.) et donc des dégradations qui leurs sont propres, sur lesquels il n’y a encore que peu de travaux de conservation-restauration effectués. Ensuite, c’est un domaine qui se développe très rapidement, les objets devenant rapidement «obsolète» et dont la valeur historique et scientifique est négligée de manière générale. Il n’y a bien, malheureusement, presque que les passionnés qui se rendent compte de la valeur de telles collections dites informatiques. Cela apporte bien des défis en termes de conservation du patrimoine et donc de conservation des matériaux constitutifs des objets.
Enfin, c’est un patrimoine que j’affectionne personnellement, étant une grande fan de certains jeux vidéo… Pour moi, bien plus que les livres, c’est un moyen de distraction puissant, me permettant de m’évader mais aussi, bien souvent, d’aborder des sujets passionnants sur nos sociétés. L’histoire de l’informatique et du jeu vidéo est une part importante du patrimoine culturel, que je laisse aux soins d’autres professionnels. De mon côté, je me spécialise dans la conservation et restauration des matériaux constitutifs et le maintien de bonnes conditions de conservation en réserve et en exposition.
Je remercie les membres de l’association Les Amis du Musée Bolo qui m’ont permis d’effectuer mon travail de recherche dans de bonnes conditions, malgré le «peu de moyen» à disposition. Je remercie particulièrement Cédric Gaudin, Varen Casoli et Romain Borgeaud qui était présent chaque jour où je venais travailler sur place, dans leur local à l’EPFL, non loin de l’exposition permanente. C’est comme cela que j’ai pu avoir tout le matériel et l’encadrement nécessaire, avec une équipe très réactive et un soutien puissant.