Des ordinateurs dans la montagne
Le 5 juillet dernier, Yves a eu la chance de monter au Jungfraujoch (3’480 m), plus haute gare ferroviaire d’Europe. Mais quel lien peut-il y avoir entre ce haut (littéralement!) lieu touristique suisse et le Musée Bolo? Petit retour en arrière.
Au début des années 2000, le musée a été contacté par deux chercheurs de l’Université de Liège, Ginette Roland et Luc Delbouille, qui travaillent depuis les années 50 à l’étude du soleil. Profitant de la qualité de l’air, l’équipe du Laboratoire de physique atmosphérique et solaire s’est installée dans les locaux de la Station scientifique du Jungfraujoch. Depuis 50 ans, des ordinateurs y calculent des transformées de Fourier à partir des données issues d’un interféromètre. Le premier ordinateur est une Honeywell DDP-224, installée en 1966. Puis les mini-ordinateurs Hewlett-Packard font leur apparition.
Archive RTS datant de 1966 où l’on peut voir Ginette, Luc et la DDP
Le matériel qui pouvait intéresser le Musée Bolo se trouvait en partie à Liège et en partie au Jungfraujoch. En 2002, Silvye, Edouard et Yves ont pu ramener un véritable trésor de Liège: nombreux ordinateurs Hewlett-Packard des années 60 et 70 (dont le premier ordinateur de la marque, un HP 2116), documentation et même un micro-ordinateur Sinclair ZX80.
En 2003, il était temps d’aller voir ce que cachaient les grottes creusées dans la montagne. Julien et Yves ont dû passer un week-end entier à 3’500 m pour trier le matériel et préparer quatre palettes de transport. Encore quelques centaines de kilos de matériel historiquement très intéressant. Et bien sûr, des souvenirs plein les yeux.
Alors quand nous avons appris que Sveto, notre ami croate et directeur du musée de l’informatique Peek&Poke, était de passage en Suisse, nous avons organisé une nouvelle expédition au Jungfraujoch. L’occasion de rendre visite à Ginette (Luc Delbouille étant malheureusement décédé en 2006) et à l’ordinateur HP-1000F de 1978 qui est encore installé et prêt à calculer, juste en-dessous du télescope!
Un grand merci à Ginette de nous accueillir si chaleureusement, depuis plusieurs années, dans cet endroit magnifique et chargé d’histoire scientifique.